Le cerveau de Kennedy, Henning Mankell
Et voilà ! Pour une fois je ne finis pas la dernière ou l’avant-dernière, j’espère ainsi inaugurer une bonne habitude dans notre petit cercle de lecture ! Jai fini hier, à une heure avancée, Le cerveau de Kennedy, du – en général assez bon – Mankell.
La trame est a priori tentante : Louise Cantor, une archéologue suédoise, quitte son chantier de fouilles en Grèce pour trouver son fils mort à Stockholm. D’emblée, la mère ne croit pas à la thèse de la police qui affirme qu’il s’agit d’un suicide : cela ne ressemble tellement pas à son fils ! Et ce qu’elle va découvrir par la suite, dans sa quête désespérée de la vérité, lui ressemble encore moins. Entre Stockholm, Maputo et Xai-Xai, Louise mène son enquête … jusqu’où la conduira-t-elle ?
J’ai un avis mitigé, mettons « moyen – bon » sur le livre. Déjà, je l’ai trouvé un peu lent à l’allumage, mais c’est un bon diesel, une fois qu’il est lancé, il roule bien, et adopte même un rythme de thriller parfois assez effréné (voire les scènes angoissantes sur la plage de Xai-Xai ou chez le suédois !), qui m’a tenu en haleine deux nuits d’insomnie d’affilée – même si Louise passe son temps à prendre l’avion, et que c’est à la longue un peu fatigant.
L’autre point positif, c’est qu’il s’agit vraiment, on le sent bien, d’un livre écrit « avec les tripes » : Mankell est véritablement indigné, et il le montre. C’est un roman très noir, et que l’on sent sincère, ce qui est assez touchant.
En colère contre quoi ? Contre le drame du Sida en Afrique. Mais finalement, un peu comme dans Un Don, ce qui pourrait constituer le propos du livre (à savoir l’attitude scandaleuse des laboratoires et des pays riches) est un peu relégué au second plan, alors qu’il y a là un sujet exceptionnel. Et puis l’histoire se finit un peu en « eau de boudin » mais chut ! je n’en dirais pas plus.
Sur un sujet proche, et par un autre auteur européen qui vit aujourd’hui en Afrique, je vous recommande La Constance du jardinier de John Le Carré (livre bien supérieur au film qui lui-même n’était pas mal), qui est, à mon sens, un peu meilleur d’un point de vue littéraire, mais je crois que l’objectif n’est pas tout à fait le même.
Le cerveau de Kennedy reste néanmoins un bon polar, même si j’ai préféré d’autres Mankell.
Paru en 2005 (en suédois) – en poche chez Points, 8 euros – 425 pages.